Afofona c'est avant tout un mot issu de la langue secrète des nouveaux-nés.
Cri ancestral dont le son se passe de sens. En Bambara (variante de la langue mandingue au Mali), Afofona pourrait signifier : parler ou s'exprimer, involontairement. Il est tentant de relier cette signification au jaillissement spontané qui caractérise l'improvisation, cet état jouissif de lâcher-prise proche du langage enfantin.
Avec ce premier album, Brame de Zéphyr pose les bases de son propre dialecte, véritable hybridation entre les sonorités mandingues et le jazz d'aujourd'hui. Ce travail d'écriture spécifique se mêle allègrement à des phases d'improvisation débridée, forgeant un son de groupe hors du commun.
Ce disque est une conversation à cinq à travers six titres au long cours, parfois en forme de suite. Il y sera notamment question d'harmonie mouvante (Tendre Laurence), de quête rythmique à base de claves (Sisyphe), de la puissance du vent (Sirocco), d'un lieu envoûtant au centre du Vietnam (Hepa) et enfin des paroles mystérieuses des nourrissons (Afofona, Hadzidzith).